Tonino Benacquista. La commedia des ratés
Antonio Polsinelli est un fils d'émigré italien qui souhaite s'intègrer totalement dans la société française. L'assassinat de Dario, un de ses amis d'enfance, va le faire revenir sur sa terre natale et retrouver ses racines. En effet Dario, petit gigolo vivant de menus trafics, lui a légué quelques hectares de mauvaise vigne. Dario a dépensé toute sa richesse pour l'achat de ce carré de terre où se dresse une chapelle érigée en l'honneur d'un saint local tombé dans l'oubli. Peu de temps après l'enterrement de son ami, Antoine est lui-même victime d'une tentative de meurtre. Que cache le vignoble de Sant'Angelo pour provoquer cette violence? Antonio décide alors de se rendre en Italie pour mener son enquête. Le fils de "Rital" en France, se rend vite compte qu'il est l'étranger, le "Français", sur la terre de ses ancêtres. Il devient même très vite le personnage détesté, menacé de mort quand appliquant le plan miraculeux de Dario il commence à faire fortune. Mais Benacquista est fidèle à ses racines italiennes, la tragédie tourne à la comédie, à la farce. Le titre même est une référence à la Commedia dell'arte, théâtre populaire qui dénonce les vices de la société. Avec la commedia des ratés nous sommes immergés aussi dans l'univers des grandes comédies italiennes des années soixante ou soixante dix, les personnages sont tout droit sortis des meilleurs films de Comencini, Monicelli, Risi ou Scola. Comme nous sommes dans une terre chrétienne, le bon Sant'Angelo et le Vatican veillent sur le destin d'Antonio et surtout sur les biens sacrés de l'Eglise. Mais Antoine peut aussi compter sur une efficace et discrète protection terrestre .
Un des meilleures romans de Tonino Benacquista. Grand prix de la littérature policière 1992.
Olivier Berlion. La commedia des ratés. Première partie.
L'adaptation de Olivier Berlion est réalisée en deux parties. La première a été publiée en février de cette année, la seconde est en attente de parution.
Berlion respecte parfaitement l'intrigue de Benacquista et s'efforce de garder l'esprit du livre en conservant des anecdotes ou des parties de dialogues. Son travail graphique est soigné en particulier dans le traitement réaliste du décor. Cependant il manque en grande partie à la BD ce qui fait la véritable intérêt, la véritable force du roman, la réflexion de Benaquista sur le déracinement des émigrés qui n'ont plus leur place sur leur terre d'origine et qui sont rejetés dans les banlieues dans leur nouveau pays. L'humour, le sens de l'autodérision de Benaquista sont aussi en grande partie absents.
Initié par Mango