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En effeuillant le chrysanthème..
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25 mai 2012

Jérôme Charyn. ElBronx

9782743623111Présentation de l'éditeur:

"On avait connu Isaac Sidel, inspecteur, puis commissaire, le voici maintenant maire de New York ! Et il a une crise majeure sur les bras : les Yankees, les joueurs de base-ball du Bronx, se sont mis en grève, ce qui menace de faire exploser un quartier qui n'a pas besoin de ça. En effet, "El Bronx" est devenu le territoire des gangs, de la drogue et des flics pourris. Une guerre sanglante s'y déroule, chroniquée par Angel, alias Alyocha, un gamin latino qui peint de superbes fresques en hommage à ses potes tombés sur le champ de bataille. Frappé par la beauté de ses oeuvres, Isaac voudrait bien mettre la main sur lui car il pense l'utiliser dans son combat contre la pauvreté et l'illettrisme. Mais même pour un ancien commissaire de police, il devient de plus en plus difficile de distinguer amis et ennemis dans la jungle urbaine."

Mon avis.

Le livre de Charyn ne ressemble à aucun ouvrage policier ou noir classique. Quand les cadavres s'accumulent, ils ne donnent jamais lieu à des  enquêtes, les flics ne cherchent pas à arrêter les coupables qu'ils connaissent et fréquentent. La mort fait partie du paysage, un meurtre appelle logiquement un autre meurtre. Car dans le Bronx, les gangs cherchent à asseoir leur suprématie pour contrôler les trafics, en particulier celui des stupéfiants. Certaines bandes armées jusqu'aux dents agissent avec la bénédiction ou la complicité des "Apaches", les flics de la brigade spéciale du Bronx. Le rôle des flics est d'éviter les bains de sang. La pseudo-sécurité du quartier déshérité est un enjeu électoral pour des politiciens ambitieux, un moyen de se faire remarquer par les médias, une étape pour accéder à  la plus haute marche du pouvoir : la Maison Blanche. Dans cet univers, Isaac Sidel, l'ancien flic devenu maire de New-York, continue de gérer le Bronx à coups de revolvers, le Glock à la ceinture.

Charyn dépeint New-York sans complaisance, il dénonce les magouilles policières, politiciennes, la violence quotidienne, il montre une réalité urbaine peu reluisante. De ce fait, l'intrigue est secondaire. Le lecteur finit par oublier le point de départ du roman, une grève de joueurs de base-ball.  Et c'est bien là que réside la faiblesse de l'ouvrage. Charyn sait multiplier à l'infini ses descriptions sur le quartier, dresser le portrait de gens pittoresques, se régaler à fréquenter Isaac Sidel, dit le Gros. L'auteur est capable d'écrire quelques milliers de pages sur le Bronx mais il oublie de donner une solide ossature à son  roman. Aussi le  style brillant et  poétique  de l'auteur ne parvient pas au fil des pages à retenir notre attention. J'ai quitté Sidel sans regret.

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Commentaires
W
@Syl: si je t'évite des dépenses.
S
Non, il faut être franc, même si ta critique n'est pas méchante ! Ca m'évite de faire une dépense...
W
@Syl: peut-être n'aurai-je pas dû terminer sur cette phrase...mais jamais je me suis laissé prendre par le livre.
S
Zut ! Je lisais ton billet, je me disais Oh ! un auteur que je ne connais pas avec un nouvel inspecteur, et tu termines par "...sans regret."<br /> <br /> Alors, je passe.
En effeuillant le chrysanthème..
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