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En effeuillant le chrysanthème..
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9 juillet 2012

Le Maître et la marguerite. Simon McBurney. D'après Boulgakov.

 

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Dans nos blogs, Claudialucia et moi-même présenteront  les pièces vues ensemble lors du Festival d'Avignon. Si parfois  le résumé des oeuvres  s'avère identique,  nos avis personnels peuvent diverger.

A  l'acteur principal.

 A la fin de la pièce,  les acteurs se tournent en guise de remerciement vers la mur de la cour d' honneur  du palais des papes qui fait face aux spectateurs . Le monument serait-il le metteur en scène de cette merveilleuse adaptation du Maître et de la Marguerite ? .

 

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Souvent ce cadre austère et grandiose de la cour d'honneur n'a  servi que de  simple et prestigieux décor, un mur de scène à l'antique contre lequel résonnent encore les voix des comédiens. Les pierres ont gardé le souvenir des plus prestigieux : Jean Vilar, Gérard Philippe, Maria Casarès…  Des metteurs en scène l'ont paré de dorures éclatantes, éclairé en nuances , ils ont tenté de  faire du palais  un complice, un allié, utilisant avec plus ou moins de  bonheur les fenêtres où viennent s'accouder leurs acteurs, spectateurs de l'intrigue. Mais parfois l' ombre menaçante des tours  écrase  la mise en scène, alors les acteurs se débattent contre ce lieu magique, grandiose et  implacable. Les mots se perdent dans la nuit des temps.

Avec Simon McBurney, la Cour d'honneur  participe avec bonheur au spectacle, elle n'est plus décor mais actrice. Le metteur en scène donne toute sa grandeur, sa puissance au lieu.  Sur la scène, sur les murs de calcaire surgit Moscou et  ses hauts immeubles décrépis, le mur du Kremlin avec le portrait de Staline. Le bruit des bottes résonne, celles de l'armée rouge, des régiments de la Waffen SS, des GI's en Irak…Depuis des millénaires l'homme sème la mort, le mal, Satan et ses serviteurs regardent d'une fenêtre les candidats à l'enfer. Ils observent  du haut des tours notre misérable monde pour qui les mots amour ou compassion n'existent pas. Pourtant ces mots ont le pouvoir de  fissurer la demeure gigantesque de Méphisto,d'abattre les murs du palais des Papes qui s'écroulent avec fracas à nos pieds. Simon McBurnay nous fait pénétrer dans les entrailles du monument, cent fois plus grand que vous ne l'imaginiez. Une infinités de salles , de chapelles se cachent derrière la façade  aveugle ? Le mur du palais n'est plus un mur de pierres , mais le monde qui s'embrase, un ciel  sans limite envahi par la tourmente de neige, où chevauche l'amour de Marguerite et du Maître, l'écrivain soumis à la censure et à la dictature. L'amour et  la puissance des mots font craquer les murailles et les murs des prisons. Pourtant sur  scène les hommes se débattent,  cherchent à survive  dans leurs cages de lumière, entre un lit et une chaise, entre deux rails, des routes fléchées par des axes lumineux.

 

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Pourtant  les paroles d'amour proférées par Jésus  ébranlent  Ponce Pilate, elles résonnent dans ce haut lieu de la chrétienté. Une lueur d'espoir.

Splendide.

Voir l'avis de Claudialucia: c'est ici.

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Commentaires
W
@Aifelle:Quand nous sommes passés dans la cour d'honneur les techniciens vérifiaient le décor de la Mouette, qu'ils ont par la suite démonté pour faire place à celui du Maître et de la Marguerite qui a lancé de belle façon le Festival 2012.
A
Ah bon ? je croyais que le premier spectacle prévu était "le maître et la marguerite", j'ai dû confondre avec le premier spectacle auquel vous assistiez.
W
@Aifelle:le décor que nous avons apperçu lors de la visite du Palais était celui de la Mouette.
A
J'ai du mal à imaginer comment le décor qui était en cours de montage a pris vie aussi magiquement, mais voilà, c'est le théâtre ...
W
@somaja : et nous aurions eu le plaisir de te rencontrer
En effeuillant le chrysanthème..
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