Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
En effeuillant le chrysanthème..
Archives
14 novembre 2012

Philippe Djian. "Oh…"

 

Oh

Présentation de l'éditeur:

Quelques semaines avant Noël, Michèle se réveille sur le sol de sa maison, violée. De l'agresseur, elle ne garde aucun souvenir. Pourtant, elle sent bien qu'il est là, qu'il rôde toujours... Sans le savoir, elle est en train de glisser dans une spirale où les souvenirs, le sexe et la mort se court-circuitent à si vive allure, qu'elle risque à tout moment de s'y perdre.

 

 

 

Mon avis : 09/20

Djian nous livre une tranche de vie racontée par le personnage central du roman. Il dresse le portrait d'une femme de 50 ans, Michèle, directrice d' une agence de scénaristes. Son métier lui rapporte suffisamment d'argent pour vivre confortablement dans une maison cossue et entretenir sa mère âgée de 75 ans, qui couche avec des gigolos trois fois plus jeunes qu'elle, et un fils de 24 ans qui se conduit comme un pré-ado.

Ses relations avec les hommes sont complexes. Sa jeunesse a été à tout jamais marquée par le massacre de 75 enfants, meurtre commis par son père qui croupit en prison. Elle est divorcée mais continue de rencontrer son ex-mari scénariste sans talent. Elle entretient une relation, à laquelle elle voudrait mettre un terme, avec l'époux de sa meilleure amie. Elle se fait violer, son agresseur continue de la harceler par téléphone  mais elle ne porte pas plainte. Michèle découvre très vite l'identité de son violeur qui va devenir son amant.  Le récit  s'étend sur une période courte quelques semaines hivernales : le temps pour Djian d'un viol et  de trois enterrements. 

L'auteur, lors de  la sortie de son livre, a présenté "OH…" comme le portrait d'une femme seule, libre, forte, qui bouscule  la  société bien pensante. Une femme au milieu de la veulerie des hommes. Personnellement je n'ai eu aucune empathie pour le personnage  principal et je n'ai jamais adhéré à cette histoire que j'estime invraisemblable. Les hommes sont plus médiocres que les femmes nous affirme Djian! et il nous le démontre en accumulant les portraits d'individus lâches, veules, violents. Sombre portrait de l'humanité.

Une partie de la critique s'est réjoui de la satire sociale contenue dans le roman et de la prise de position féministe de l'auteur. Certes, Michèle en transformant son violeur en amant et en ayant des relations sadomasochistes avec lui casse la morale traditionnelle mais outre que je ne peux croire à ce personnage, je trouve douteux ce genre de féminisme.

De même  quelques critiques se réjouissent de l'humour de Djan que je trouve lourd. Jugez plutôt :   l'auteur fait des 75 victimes du père de Michèle des membres… d'un club Disney; de même on peut peut-être expliquer le comportement du dit-violeur par son mariage à une catholique traditionnaliste en pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle! Je comprends bien quels sont les cibles choisies par Djan et où vont ses antipathies mais c'est au détriment de la crédibilité de son roman et de ses personnages.

Je suis passé avec indifférence à travers ce texte écrit comme un scénario où prime l'action au détriment de toute réalité psychologique. Ma déception à cette lecture est à la hauteur de mes attentes car  je suis depuis de nombreuses années un lecteur régulier de Philippe Djian, auteur que j'ai découvert il y a plus de 25 ans lors de la sortie de son livre 37°2 le matin. 

Le livre vient de recevoir le prix Interallié 2012.

15

 
 
 
 
 
 
 
 
 
Publicité
Commentaires
L
Mince, j'avais envie de le lire mais là, bof ! Je tenterai tout de même à l'occasion, mais ça à l'air décevant, moi aussi j'aime bien Djian.
S
Ce que tu dis du personnage féminin ne semble effectivement pas relever du féminisme. Déception donc ! Même les plus grands peuvent avoir leur faiblesse. Ce qui est plus étonnant, c'est le prix que ce roman a reçu !
A
Ton avis confirme ce que je craignais en écoutant les interviews de Djian. Tout le contraire du féminisme à mes yeux. De toute façon, je n'apprécie pas son écriture, donc je ne perds rien !
N
C'est un des romans de cette rentrée qui me tentait le moins...
En effeuillant le chrysanthème..
Publicité
Derniers commentaires
En effeuillant le chrysanthème..
Publicité