La Folle Ingénue. Lubitsch.1946.
IL fallait trouver La Folle Ingénue réalisé par Ernst Lubitsch, adapté d'un roman de Margery Sharp. Les vainqueurs du jour: Miss Leo, Aifelle et Valentine.
Synopsis.
1938. A la veille de la seconde guerre mondiale.
Cluny Brown est une jeune fille passionnée de plomberie et qui ne résiste pas à l'appel gargouillant des tuyaux bouchés. Elle se précipite donc sur un évier le jour où son oncle ne peut répondre à une urgence. Elle rencontre le raffiné Adam Belinski, écrivain résistant exilé à Londres, qui tombe sous son charme pétillant et naïf.
Lorsque son oncle finalement arrive pour réparer l'évier, il la trouve roucoulante sur un canapé pour avoir trop fêté sa première victoire de plombier. Pour la remettre à sa place, il l'envoie à la campagne faire la femme de chambre - et apprendre les bonnes manières.
Dans le beau manoir anglais, Cluny Brown retrouve Adam, son soutien et son confident.
Mon avis
La Folle Ingénue (Cluny Brown) est la dernière comédie réalisée en 1946 par Ernst Lubitsch, cinéaste d'origine allemande qui a rejoint Hollywood en 1923 à l'âge de 30 ans. La folle ingénue n'est pas la comédie la plus célèbre de Lubitsh, elle n'a pas la notoriété de Sérénade à trois (Design for Living) Le ciel peut attendre (Heaven Can Wait) ou de Jeux dangereux (To Be or Not to Be) ,ce qui n’empêche pas le film d’être une petite merveille d'humour.
La trame du récit est mince sans effet dramatique, sans rythme échevelé. Toute la réussite du film repose sur des dialogues brillants, drôles proches parfois du non sens voire surréalistes comme cette affirmation annoncée avec sérieux: "sachant tout le monde offre des noisettes aux écureuils, pourquoi ne pas offrir des écureuils aux noisettes ? ". Nombre de dialogues métaphoriques permettent de contourner les codes moraux qui s'appliquaient à Hollywood, jamais un film ne multiplie autant les allusions sexuelles.
La folle ingénue est une violente critique de la société anglaise. Aucune catégorie sociale n'est épargnée. Les domestiques comme leurs maîtres ou la bourgeoisie provinciale sont tous prisonniers de leurs préjugés,de leurs traditions . jusqu'à la sottise.
Cluny Brown, la folle ingénue, et Adam Belinski viennent avec bonne humeur dérégler le bon fonctionnement de cette société puritaine, médiocre et figée. Jennifer Jones incarne avec brio une Cluny Brown, naïve, spontanée, gaie , heureuse de vivre. Charles Boyer joue avec élégance et intelligence le personnage de Bélinski .Tous les seconds rôles sont remarquablement interprêtes à commencer par Peter Lawford.
Un petit bijou.