Mael-Bauza. L'encre du passé
Avec l'encre du passé nous sommes bien loin de l'univers du roman noir. Le beau récit d' Antoine Bauza nous plonge dans le Japon de l'époque Edo , l'ancien nom de Tokyo. Un modeste calligraphe itinérant, Môhitsu, décèle chez une espiègle petite teinturière Atsuko de réels dons pour la peinture. Il amène la gamine à Edo chez un de ses amis, le célèbre peintre Nishimura., qui accepte de prendre Atsuko comme apprentie. Au contact de son maître, le talent de la jeune fille éclate très vite.
L'encre du passé est un magnifique album sur l'amitié et l'amour. L'amitié entre les artistes Môhitsu et Nishimura, entre le calligraphe et sa protégée. La mort a mis fin à de belles histoires d'amour, Môhitsu a perdu sa femme et sa fille , Dama Akemi son mari, le temps n'effacent pas leurs souffrances .
L'album est aussi une réflexion sur l'art et sa transmission: A l'ombre des cerisiers, l'homme lègue le savoir à l'enfant. Le chemin de la création est souvent difficile parsemé de doutes. Ne prend ton pinceau que si tu es sûre de l'utiliser c'est le début de la sagesse. Pour les japonais la calligraphie n'est pas seulement un moyen d'écriture ou un art décoratif, c'est l' art de la maitrise de soi, de son corps et de son esprit.
Ce récit initiatique est sévi par les superbes dessins de Mael qui nous plongent avec bonheur dans le Japon médiéval. Les aquarelles se référent souvent aux estampes paysagères qui ont fleuri au Japon du XIX° siècle.
Une splendide alliance des mots et des images.
éditions.AIRE LIBRE.
Initié par Mango