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En effeuillant le chrysanthème..
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1 décembre 2010

ZEFFIRELLI. HAMLET.

 

58704112

 

Dans les drames de Shakespeare, trahisons et meurtres révèlent la noirceur de l'âme humaine. C'est pourquoi Wens a décidé de partager l'aventure du Challenge initié par Maggie et Claudialucia.

 

 

 

 HAMLET.

 

DownloadedFileAncien assistant de Visconti,  Zeffirelli, se fait remarquer par ses mises en scènes d'opéra à travers le monde : Milan, Dallas, New-York, Londres... Quand il décide de revenir au cinéma en 1967 c'est en adaptant pour la première fois Shakespeare. Dans La mégère apprivoisée il réunit les monstres sacrés, Elisabeth Taylor et Richard Burton. L'année suivante  il obtient son plus grand succès critique et public  en adaptant Roméo et Juliette, avec le magnifique duo d'acteurs Olivia Hussey et Leonard Whiting dans les rôles titres. 

En 1990 décide d'adapter Hamlet. Comme Zeffirelli l'indique dès le générique, le scénario est construit d'après Shakespeare. Même si le réalisateur garde l'essentiel du dramaturge anglais, il se permet de couper dans les textes , de modifier les lieux, pour nous livrer sa lecture de la pièce. Hamlet est un être torturé, tiraillé par l'amour qu'il éprouve pour sa mère Gertrude et le désir de venger son père. Gertrude elle même est partagé l'amour charnel de son nouveau mari, et celui de son fils. Zeffirelli fait le choix d'une relation quasi incestueuse entre Hamlet et Gertrude.  Dans la chambre de Gertrude, la mère et le fils commencent  à s'enlacer, l'apparition du spectre paternel met un terme à la situation.  Ophélia est une des grandes victimes de la folie d'Hamlet.  Aimée puis repoussée par celui qu'elle chérit ,elle voit son père assassiné, elle sombre dans la folie avant de mettre fin à ses jours. 

Le choix de Mel Gibson, l'acteur de "l'arme fatale" avait de quoi inquiéter dans le rôle titre. Il incarne avec intensité, subtilité et sensibilité le personnage de Hamlet voulu par Zeffirelli. Il s'affirme comme un excellent acteur. Glenn Glose montre tout son talent et donne toute sa mesure  au personnage de Gertrude,  à l'écran pratiquement du même âge que son fils, ce qui rend les rapports entre eux d'autant plus incestueux. Hélène Bonham-Carter, dans les scènes de folie est éblouissante, on souffre avec elle. Cependant à côté de ce trio, les autres personnages sont quelque peu dans l'ombre et ne semblent guère passionner Zeffirelli. Alan Bates est un roi sans présence, Ian Holmes cabotine en Polonius. Et les interprètes des personnages d'Horatio et Laerte sont assez falots.

Cependant les limites du film viennent de la mise en scène de Zeffirelli. Il utilise ses décors comme une scène d'opéra, il ne joue jamais avec eux.  Dans le traitement réalisé par Laurence Olivier ,la folie de Hamlet  provient aussi des lieux. Elseneur est une prison, un dédale de couloirs, d'escaliers plus ou moins bien éclairés, où dans chaque recoin se cache la trahison. Zeffirelli se contente d'éclairer sans nuance les acteurs dans un décor ripolliné ,aseptisé hollywoodien . Le cinéma est l'art de mettre en scène non seulement les acteurs principaux, mais aussi les seconds rôles, et les figurants. Le réalisateur se sert la plupart du temps de son imposante figuration comme un ensemble d' objets fondus dans le décor. Quel dommage de ne pas utiliser d'avantage l'arrivée des comédiens. La scène du théâtre permet de révéler la perfidie de Claudius, c'est une scène capitale. Hélas filmée platement . On peut s'interroger sur le choix d' engager un remarquable acteur comme Postlethwaite* pour ne filmer pratiquement que son visage. Que dire de la scène finale, où le combat à l'épée nous fait penser au Robin des bois de Curtiz?

Le film reste à voir pour la qualité de ses acteurs principaux.

 

G3427721901711*Pete Postlethwaite est un acteur britannique, qui a commencé sa carrière au théâtre.Il a été pendant plusieurs années membre de la Royal Shakespeare Company de Londres. C'est un acteur que son physique a contraint à interpréter avec talent des seconds rôles.  Il a marqué de sa formidable présence de nombreux films, en particulier Au nom du père de Shéridan ou Les Virtuoses de Mark Herman.

 

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Commentaires
M
Merci d' avoir signalé qu'Elseneur de l Olivier était représenté comme une prison avec ses dédales et ses recoins menaçants. J'avais ressenti quelque chose comme cela mais n'arrivais pas à mettre des mots là -dessus (VIVE LE CHALLENGE!)
M
Ah !!!! Mais je ne crois pas avoir vu ton lien sur le blog de claudia ou le mien mais il faut que je rajoute le billet. Ce w-e, car ma chère claudia étant partie... je manque un peu de temps pour faire les actualisations. En tout cas, ce beau billet me donne vraiment envie de voir ce film... La mégère apprivoisée me fait envie aussi : je viens de voir "Qui a peur de virginia woolf avec Burton et Taylor....
S
J'arrive ici sur les recommandations de "ClaudiaLucia" et je ne suis pas déçue. Amoureuse des livres et du 7e art je ne peux qu'apprécier vos billets que je vais essayer de lire en remontant au premier.<br /> <br /> En ce qui concerne cette version de "Hamlet" je crois ne l'avoir jamais vu. Par contre je le souviens d'une version de Peter Brooks dont la captation était passée à la télé et que j'avais beaucoup aimé. Il y avait aussi celle de Kenneth Brannagh (j'ai toujours adoré ses adaptations)<br /> <br /> Votre analyse et vos explications sont intéressantes et trouvent un écho savoureux avec le billet du jour de ClaudiaLucia.<br /> <br /> Enfin Ian Holmes, Peter Postlewaite, des acteurs dont j'apprécie le talent, la présence... Bref à cause de vous je vais devoir enfin découvrir cette version! ^^ (ainsi que le "Roméo et Juliette" de ce même réalisateur)
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