Khaled Hosseini. Les cerfs-volants de Kaboul. illustrations de Fabio Celoni et Mirka Andolfo.
Présentation de l'éditeur.
Vendu à 23 millions d'exemplaires à travers le monde, traduit en 54 langues, en tête de toutes les listes de best-sellers, le livre culte de Khaled Hosseini est aujourd'hui adapté en roman graphique. Une autre manière de découvrir ou de redécouvrir une déchirante histoire d'amitié et de trahison avec, en arrière-plan, la chronique d'un pays tourmenté : l'Afghanistan.
Bien que frères de lait, Amir et Hassan ont grandi dans des mondes différents : le premier est le fils d'un riche commerçant, le second est le fils de leur serviteur. Inséparables, liés par une même passion, les deux garçons se vouent une amitié indéfectible.
Mais ce lien va se briser à jamais. Alors que sous ses yeux Hassan subit une véritable ignominie, Amir reste pétrifié. Peur ? Lâcheté ? Honte ? Pris dans une terrible confusion des sentiments, il n'esquissera pas un geste pour sauver son ami.
Été 2001. Réfugié depuis plusieurs années aux États-Unis, Amir reçoit un appel du Pakistan. Il existe un moyen de te racheter, lui annonce la voix au téléphone. Mais ce moyen passe par une plongée au coeur de l'Afghanistan des talibans... et de son propre passé.
Mon avis.
A travers l'histoire des relations entre Hassan et Amir, Hosseini brosse un portrait de la société afghane. Hassan est d'origine de l'ethnie Hazara considérée par les Patchounes , dont Amir fait partie, comme des parias méprisables. Le livre parcourt 30 ans de la l'histoire complexe de l'Afghanistan. Après la chute de la monarchie et l'instauration de la république en 1973, le pays subit l'occupation du pays par les soviétiques pendant dix ans de 1979 à 1989 (cette invasion provoque la fuite d'Amir et de son père vers les Etats-Unis). La départ des soviétiques est une étape vers la prise du pouvoir par les Talibans qui installent leur dictature religieuse en 1997.
Dans ce contexte social et politique, Hosseini nous raconte l'histoire d'Amir qui par lâcheté se détourne de son ami d'enfance avec qui il partageait le plaisir du jeu des cerfs-volants. Emigré aux Etats-Unis, Amir s'intègre parfaitement dans son nouveau pays. L'enfant amoureux des histoires devient écrivain et se marie . Mais en 2001, il doit retourner en Afghanistan. Ce voyage lui permet de clore les plaies douloureuses de son passé.
Pourquoi n'ai-je pas été convaincu par l'ouvrage ? Certainement parce qu'il manque à cette adaptation le souffle du roman. Le script, signé Tommaso Valsecchi, est très respectueux du récit de Hosseini, a tendance à suivre à la ligne le livre et à simplement le résumer en faisant des coupes. Des quatre cent pages de l'oeuvre initiale,le roman graphique tombe à la centaine. Ce choix de stricte fidélité justifie le sous-titre de roman illustré, il serait d'ailleurs plus juste de parler de Digest-illustré. Nous sommes plongés dans une succession de scènes dramatiques qui finissent par glisser dans le mélodrame, car il manque à l'ouvrage la chair et le sang, les respirations, les pauses du roman.
Certes pour ceux qui ne connaissent pas l'oeuvre de Hosseini, l'album peut aparaître agréable grâce à la qualité du dessin de Celoni et à la colorisation de Andolfo.