Ed Mc Bain. Mourir pour mourir.
Mac bain annonce d'entrée la couleur, deux personnes vont mourir un dimanche de juillet dans un quartier portoricain . Reste à trouver le nom des victimes.
Plusieurs histoires s'entrecroisent dans ce roman. Jeff le matelot en permission est à la recherche d'une jolie fille pour un moment de tendresse. Zip, un petit voyou veut devenir un caïd, pour cela il décide de supprimer un adolescent sans histoire. Miranda un médiocre truand, agresseur de vieilles dames, est assiégé dans son appartement par la police du 87th district.
Ces banales histoires, en apparence, posent le problème de l'avenir des jeunes portoricains qui grandissent dans la rue de leurs ghettos. Que peuvent devenir les fils et filles de latinos méprisés et victimes du racisme? Mc Bain nous montre que la frontière est ténue entre le bien et le mal, il suffit d'un rien pour qu'un gamin devienne un Miranda, qu'un autre suive la voie de Frankie, le flic portoricain. L'auteur nous parle de l'Amérique, mais malheureusement son histoire n'est-elle pas transposable à notre pays ?.
Collection10/18.
Extrait de Mourir pour Mourir. Début du roman.
JUILLET.
Juillet torride.
L'air est épais, palpable moite et visqueux.
Sur la chaussée, l'asphalte fond et colle aux talons. Le soleil implacable éclabousse les trottoirs et lave le ciel de toute couleur. Mais il n'y a pas beaucoup de ciel dans ce quartier. Ce n'est qu'une mince bande bleuâtre, pâle comme des blue-jeans délavés, coincés entre les toits des immeubles sordides.
La rue est silencieuse. Il n'est que neuf heures moins vingt, et c'est dimanche matin.
Nulle brise ne soulève les papiers gras qui traînent dans le caniveau, avec quelques boîtes de conserves et des planches arrachées à des cageots d'oranges. Du linge immobile sèche aux fenêtres. La chaleur écrase tout.
Des cloches sonnent, au loin, car c'est dimanche. Mais la lourdeur de l'atmosphère ne porte pas leur son, qui reste plat et sans joie. Un métro aérien passe en grondant. Les clochent se taisent. La rue est rendue au silence accablant.
Deux personnes vont mourir dans cette rue aujourd'hui.