Vos ennuis commencent....
Il est des jours…où vous vous levez du pied gauche…mal de crâne…le mari grogne dans la salle de bain à la recherche de chaussettes qu'il tient à la main… le fils braille dans la cuisine: "Qu'est-ce que c'est que ces corn-flakes pourris" en faisant tomber une casserole….une heure de claquements de portes… à chaque passage d'une tornade… tu n'oublieras pas mon costume au pressing….Tu penseras à m'acheter…tu peux ramener de la vrai bouffe de chez Mac Do…tu pourras me repasser…si tu vas en ville…Deux Efferalgan et la journée de la femme au foyer commence…la belle vie, rien à glander…c'est cool : avec l'aspiro, le lave-vaisselle, la machine à laver, le micro-onde tu te la coules douce, c'est sûr que t'as le temps de bloguer comme l'affirme fiston.
Dix heures déjà…Vous enfilez l'imper, vous glissez entre les trombes d'eau. Sur le volant de votre voiture : Mam' la jauge est dans le rouge, fais le plein, je sors demain…Sur le parking du supermarché les gens s'étripent pour une place, se disputent un caddie, râlent contre la valse des étiquettes, pestent contre la lenteur des caissières : le temps est au norois.
Le retour. Vous garez la clio qui hoquète, toussote …tu devrais la faire réviser, tu devrais t'en occuper, la mécanique c'est aussi une affaire de femme… Tête baissée vous foncez vers la porte d'entrée. Un homme est assis sur le seuil. Il vous fixe souriant. Vous laissez tomber vos paquets. Vous hésitez, pourtant c'est bien lui!… une vague, un torrent de souvenirs, remontent à la surface… Edimbourg… la bohème… les nuits d'ivresse dans les bras de Clyde. Il est étendu, pâle et tranquille comme un enfant malade, il dort, deux trous rouges au côté gauche… Clyde Mac Intosh, inspecteur de la police. Vos ennuis commencent…
Vous êtes en face des inspecteurs de police……Clyde a été tué dans une chambre d'hôtel, tôt ce matin…Vous soulevez la tête…soulagement… mais pourquoi a-t-il été déposé devant votre porte? demande Le premier des Dupondt . Et pourquoi dans sa poche , des lettres d'amour et des photos…disons....compromettantes, pour rester dans la décence... de vous et de Mac Apple ricane Dupondt Deux….Qui cherche à vous nuire s'écrient en coeur Dupondt Trois et Dupondt quatre…Si je le savais déclarez-vous en vous mouchant bruyamment…Vous le savez, mais vous êtes obligé de vous taire. Vous avez lancé Clyde sur la piste d'un habile, intelligent (même très intelligent et très beau) tueur à gage, vous ne pouvez pas décliner aux Dupondt Cinq à Douze que vous connaissez l'identité de l'assassin qui vous désignerait illico comme son commanditaire et vous n'ignorez pas qu'il échapperait aux mailles de la police. Votre liberté exige votre silence. Vous êtes complice de meurtre. Belle moralité!
Texte réalisé dans le cadre de l'Atelier du Skriban. Pour lire les textes des autres participants c'est ici.
Consignes: Vous rentrez d’une journée éreintante, la tête pleine d’idées sombres et là, sur le seuil de votre maison (ou de votre appartement), vous découvrez un homme, assis et qui semble vous attendre. Vous ne le savez pas encore mais il va bouleverser votre vie…