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En effeuillant le chrysanthème..
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11 mars 2012

Clouzot . Quai des Orfèvres.

69968339_pRéponse à l'énigme N°25:

Il fallait trouver Quai des Orfèvres de Henri-Georges Clouzot adapté du livre de Steeman: Légitime Défense. Le prix Tralala est accordé à: Aifelle, Eeguab, Keisha, Dasola, Miriam, Maggie, Somaja, Pierrot Bâton, Jeneen, Gwenaelle.

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H-G Clouzot. Quai des Orfèvres. 1947.

00799152-photo-affiche-quai-des-orfevresA la Libération de la France, Clouzot est écarté des studios, accusé d'avoir collaboré avec l'occupant allemand. On lui reproche d'avoir montré une image négative et sinistre de la France dans "Le corbeau"(1943). Ce film est maintenant reconnu à juste titre comme un chef d'oeuvre.. A nouveau autorisé à tourner, il décide d'adapter un roman de Steeman: Légitime défense, nouvelle rencontre entre l'écrivain belge et le réalisateur. Mais comme pour l'Assassin habite au 21, il ne reste plus grand chose de l'univers, de la trame du roman.  Quand Clouzot commence l'adaptation de Légitime défense il n'est même pas en possession de l'ouvrage. Il écrit la plus grande partie du scénario,avec son ami Jean Ferry, en partant de ses seuls souvenirs. Steeman gardera une certaine amertume de voir ainsi traiter son ouvrage. Il déclara que Clouzot ne peut "construire qu'après avoir démoli au mépris de la plus élémentaire vraisemblance et par goût de l'effet".  

A Paris, une jeune chanteuse ambitieuse d'origine modeste, Jenny Lamour n'hésite pas, pour lancer sa carrière, à accepter de se rendre dans la villa d'un "vieux dégoûtant", Brignon. Celui-ci fait photographier des jeunes filles nues dans le studio de Dora, amie de Jenny et de son mari Maurice Martineau, pianiste-accompagnateur. Publiquement, Martineau, mari jaloux, profère des menaces de mort contre Brignon. Et quand celui-ci est retrouvé assassiné dans sa villa, tout accuse le musicien. L'inspecteur Antoine est chargé de l'enquête.

Clouzot décrit avec minutie un Paris de l'après-guerre, des lieux, des atmosphères : les arrières-cours des immeubles, le milieu du music hall.... Pour s'imprégner de l'ambiance du quai des orfèvres, Clouzot a passé plusieurs semaines dans les locaux de la Pj en compagnie  des inspecteurs, partageant leur quotidien. Contrairement à ce qu'à écrit Steeman le cinéma de Clouzot n'est pas celui de l'effet, il s'appuie sur le réel, il observe l'âme humaine.

Quai_des_Orfevres_01Jenny Lamour est une femme complexe, à deux facettes. D'un côté elle apparaît volage, séductrice, cherchant à attirer le regard des hommes, semblant prête à tout pour réussir sa carrière.Mais derrière cette façade se cache une épouse fidèle, aimante même si son mari n'a rien d'un élégant séducteur. Martineau est un mari jaloux qui admire cependant le côté  femme fatale de son épouse. Sous l'aspect d'un pauvre bougre maladroit se cache un être  capable de se construire un alibi avant de se rendre chez Brignon avec l'intention de  l'assassiner. Dora, l'amie du couple est amoureuse sans espoir de Jenny comme l'a compris l'inspecteur Antoine qui  déclare à la photographe: "Vous m'êtes particulièrement sympathique Mlle Dora, vous savez pourquoi?...vous êtes un type de mon genre, avec les femmes vous n'aurez jamais de chance."

quai011Antoine , le vieil inspecteur venu des colonies, n'a pas fait une brillante carrière dans la police du fait de son caractère et de ses modestes origines sociales. Derrière sa carapace de flic bourru  se cache un être sensible, un père adoptif d'un jeune garçon. Antoine observe les protaganistes de l'histoire, cerne leur psychologie, traîne un regard désabusé sur la société. L'homme a ses yeux n'est ni Bon ou Mauvais, il est Noir et Blanc en même temps. Quai des orfèvres bénéficie d'une distribution éclatante. De Suzie Delair ( Jenny Lamour) à Simone Renant (Dora), de Bernard Blier (Martineau) à l'extraordinaire Louis Jouvet (Antoine).

Avec ce film Clouzot confirme qu'il est des plus grands metteur en scène et directeur d'acteurs que le cinéma français ait connu.Dans quai des orfèvres, il s'est entouré des plus grands techniciens de l'époque :  le chef opérateur Armand Thirard, W-R Sivel au son, le décorateur Max Douy et Francis Lopez pour la musique.

Le film primé à la Mostra de Venise de 1947, a permis de relancer la carrière de Clouzot. Pour notre plus grand bonheur.
Quai des orfèvres -Clouzot- dialogue en musique

 Les gifles de Clouzot.

clouzotClouzot a gardé la réputation - justifiée - d'être un remarquable directeur d'acteur mais aussi de se comporter sur le plateau d'une manière désagréable, tyrannique et parfois violente. Dans Quai des Orfèvres, mécontent du jeu de Bernard Blier, il gifla l'acteur qui,  par ailleurs, ne fut pas la seule victime de la colère de Clouzot. Suzy Delair, alors compagne du réalisateur, eut le droit au même traitement lors d'une scène qui se satisfaisait pas Clouzot.  A la fin du film, Suzy Delair décida de quitter le metteur en scène. La gifle de trop ?



Avec Son Tralala

Suzy Delair interprète deux chansons composées pour le film, avec des paroles de André Hornez sur une musique de Francis Lopez. Ces deux chansons connurent un très grand succès populaire. Avec son tralala a été traduit dans de nombreuses langues et a triomphé sur tous les continents.

Avec Son Tralala (extrait) :

Elle habitait Séville

Et dans toute la ville

C'était la plus habile

De toutes les gitanas

Il en était de plus belles

Mais elle avait pour elle

Une chose exceptionnelle

Que les autres n'avaient pas

Avec son tra-la-la

Son petit tra-la-la

Elle faisait tourner toutes les têtes

D'un coup de tra-la-la

Elle faisait tra-la-la

Et chacun rêvait d'être dans ses bras

Ce qui les troublait à l'extrême

Et les rendait fous de désir

C'était pas la chose en elle-même

C'était la façon de s'en servir

 Avec son tra-la-la

 Son petit tra-la-la

 Elle n'avait pas besoin de castagnettes

 Car son p'tit tra-la-la

 Etait si tra-la-la

 Que nulle part y en n'avait une comme ça

 DANSE AVEC MOI (extrait)

 Danse avec moi

 Grisons nous tous les deux

 De l'instant merveilleux.

 Fermons les yeux

 Danse avec moi

 Profitons de l'accord

 Qui fait vibrer nos corps

 Dansons encore.

 Que le destin

 Dans nos coeurs fasse naître

 Ce que demain

 Nous chercherons peut-être

 En vain

 Danse avec moi

 Que s'efface la nuit

 Rien ne compte aujourd'hui

 Que toi et moi

 La nuit s'emplit de confidences

 N'écoutons plus que nos deux coeurs

 Laissons la musique et la danse

 Nous entraîner vers le bonheur 

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Commentaires
G
Et pardon pour le "z" de saluer...
W
@Garance: <br /> <br /> belle citation.
G
Bonjour, et merci pour cet article. Quai des Orfèvres, l'un de mes films préférés...<br /> <br /> <br /> <br /> Alors, pour vous saluez,<br /> <br /> <br /> <br /> "J'vous donne la main gauche, c'est celle du coeur"
W
@jennen <br /> <br /> @somaja<br /> <br /> On vient lever les gambettes sur mon blog...remarquez que ce n'est pas désagréable.
J
@somaja, ouiiii, tu as raison ! la diablesse, mérite une leçon...euh, ben non, elle l'a déjà reçue, la pauvrette ! allez, on lui pardonne, nos guiboles étaient levées bien plus haut...pfff, ces jeunettes...
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